Le Requiem de Mozart chanté par le Choeur Vittoria à l’église Saint Roch de Paris dans une version inédite pour deux pianos de Carl Czerny.
Redécouvrez le Requiem de Mozart du spectacle de Bartabas !
Dans sa mission de diffusion de la musique vocale et de répertoire, le Choeur a proposé de redécouvrir ce Requiem dans lors d’un concert gratuit le 22 novembre 2018 au coeur de Paris.
22 novembre 2018
REQUIEM DE MOZART – PARIS (75)
Le spectacle « Requiem » chorégraphié par Bartabas a été joué à la Grande halle de la Villette du 15 au 20 mai 2018, avec le Choeur régional Vittoria, dirigé par Michel Piquemal. Ce spectacle a été porté par une version musicale différente.
En effet, Michel Piquemal, défricheur de chefs-d’œuvre et versions oubliées et directeur musical de ce spectacle à La Villette, a souhaité proposer un Requiem de Mozart dans une version inédite, celle transcrite selon Czerny (deux pianos ou pianos à quatre mains, timbales, chœur mixte et solistes).
REQUIEM DE MOZART
En juillet 1791, Mozart, épuisé par le travail et les inquiétudes tant morales que financières, mettait la dernière main à la « Flûte enchantée » lorsqu’il reçut la visite d’un messager secret. On sait aujourd’hui qu’il s’agissait de l’intendant de comte Walsegg, lequel, tant veuf que mélomane, entendait obtenir une messe des morts à la mémoire de sa femme défunte. Mais une clause inhabituelle interdit au compositeur d’en garder une copie. Or, le comte, féru de musique, aimait se livrer en compagnie de son cercle d’érudits – selon la mode – à des devinettes musicales… Souhaitait-il utiliser cette commande à ce passe-temps ou s’en attribuer la paternité ?
Mozart se mit donc au travail mais de façon sporadique et spartiate, tenu par ses commandes en cours de la « Clémence de Titus » ou encore le « Concerto pour clarinette ».
On sait que l’envoyé du comte se fit pressant, renouvelant ses apparitions. Mais la mort interrompit l’ouvrage en cours, commencé à l’automne 1791 (et que Mozart avait daté de 1792 pensant y consacrer un certain temps), laissant aux mains des héritiers, des élèves et des commentateurs le soin d’une partition inachevée.
REQUIEM DE MOZART VERSION CARL CZERNY
Quel pianiste en formation n’a pas transpiré sur les nombreux exercices et études de Czerny ? Ce grand pédagogue autrichien, élève de Beethoven, entretenait de plus, un rapport étroit avec l’œuvre de Mozart dont plusieurs de ses compositions sont inspirées.
Maximilian Stadler est abbé bénédictin mais aussi musicien lui-même, ami de Mozart et de Constance (femme de Mozart). C’est un grand défenseur de l’authenticité du Requiem. Il commanda à Czerny une version pour accompagnement de piano à quatre mains vers 1827, afin de sublimer et purifier l’œuvre de Mozart.
Czerny réalise donc une réduction pour piano à quatre mains (deux pianistes), chœur mixte et solistes (soprano, alto, ténor et basse). Seule la partie orchestrale est réduite en version piano mais les parties de voix (chœur et solistes) sont identiques. L’âme du Requiem est donc conservée, en mettant en avant tout le travail des voix pour lui conférer sa force, ses couleurs, et ce « je ne sais quoi » qui en fait une des œuvres les plus jouées au monde.
QUI EST CARL CZERNY ?
Mozart décède en 1791, la même année, Carl Czerny naquit à Vienne. Fils de pianiste et réparateur de piano, il commence précocement l’apprentissage du piano avec son père, et à l’âge de dix ans, il peut jouer couramment tout de Mozart ou de Clementi. Il devient rapidement disciple de Beethoven, dès 1801, qui lui donne plusieurs leçons par semaine. Czerny reste étroitement lié à Beethoven, qui lui confiera la réalisation de la réduction au piano de Fidelio en 1805. En 1806, Czerny publie une collection de 20 variations concertantes pour piano et violon sur un thème de Krumpholz. En 1812, il crée le 5e concerto pour piano et orchestre de Beethoven.
En 1815, Beethoven lui confie son neveu Carl, pour des cours de piano. Sa réputation d’être un excellent professeur de piano grandit, et il peut demander des honoraires élevés. Il a prétendu qu’il donnait douze leçons par jour, de 8 à 20 heures. Mais, il cesse toutefois complètement d’enseigner en 1836.
On sait qu’il a également de bonnes relations avec Chopin qui lui rend souvent visite lors de son séjour viennois en 1829. Leur correspondance est conservée.
Mais ce sont surtout les pièces pour piano qui fournissent l’impressionnante masse de ses compositions, avec une centaine d’exercices techniques, des centaines de courtes pièces, dont beaucoup sont arrangées pour piano à huit mains, et un grand nombre d’œuvres sur les hymnes nationaux, musiques populaires, airs connus.
PROGRAMME ET DISTRIBUTION
Fantaisie en fa mineur de Mozart (piano à 4 mains)
Adagio et fugue en do mineur, de Mozart (2 pianos)
Ave verum Corpus de Mozart (choeur mixte, ténor et piano) – Version musicale du « Requiem » par Bartabas
Requiem de Mozart (2 pianos, choeur mixte, solistes et timbales) – Version musicale du « Requiem » par Bartabas
- Anne Calloni, soprano
- Ninon Dann, alto
- Fabien Hyon, ténor
- Frédéric Cornille, baryton
- Chœur régional Vittoria d’Île-de-France
- Philippe Reymond, piano
- Thomas Tacquet, piano
- Michaël Jacomino, timbales
- Michel Piquemal, direction