Pologne – centenaire de l’indépendance aux Invalides

La Pologne célébrée aux Invalides avec le Choeur pour le centenaire de son indépendance dans une oeuvre peu jouée en France : « Le Chemin des Dames ».

Un concert « Hymne à la Pologne » a été réalisé à la Cathédrale Saint-Louis des Invalides pour célébrer le centenaire de l’indépendance recouvrée de la Pologne redevenue souverain le 11 novembre 1918 après 123 ans d’annexions, sous le haut patronage de Monsieur Andrzej Duda, Président de la République de Pologne, en présence de Monsieur Tomasz Mlynarski, ambassadeur de Pologne en France.

Ce programme est issu d’une co-réalisation entre le Musée de l’Armée et la Fondation Éditions Spotkania, avec le soutien des ministères des Affaires étrangères et de la Culture de Pologne, en partenariat avec l’ Ambassade de Pologne et l’Institut polonais de Paris.


Pour célébrer la Pologne : la messe de Karol Kurpinski et Jacques-Alphonse de Zeegant


Karol Kurpinski est un compositeur et chef d’orchestre polonais né en le 6 mars 1785 en Posnanie, devenu premier chef d’orchestre de l’opéra de Varsovie (1824-1840). Il joua un grand rôle dans la vie musicale polonaise et de Varsovie. Il tient par exemple la baguette lors des premiers concerts de Chopin. Cela le conduira également à mettre en scène plusieurs grands opéras de l’époque et a en composer de nombreux, ainsi que des symphonies et des oeuvres pour orchestre et chant. Il fonda ses propres écoles de chant et d’art dramatique et y enseigna. Il créa également le premier journal musical polonais « Tygodnik muzyczny » (la semaine musicale, 1820). Il meurt le 18 octobre 1857 à Varsovie. (Source : Guide de l’opéra, ed. Fayard)

« Ce n’est que très récemment que la partition de la messe de Karol Kurpinsky fut retrouvée par Mr Jeglinsky lors d’une vente chez Christie’s à New York. Je fus d’emblée impressionné par la découverte même et la qualité de cette oeuvre originale qui n’avait jamais été jouée ainsi que très honoré d’avoir été choisi pour son orchestration. En effet, la partition avait été pour la liturgie avec 4 voix et orgue, en faire une oeuvre concertante relevait d’un véritable défi, car, comment entreprendre une telle orchestration sans porter atteinte à l’esprit de l’auteur, à son style d’écriture et à l’esprit de l’époque. J’ai alors décidé d’écouter d’autres oeuvres du Maître afin de me familiariser avec son écriture pour y apporter le moins d’interprétations personnelles possibles dans ce travail qui supposait l’écriture d’introductions et de parties orchestrales entre les choeurs et l’écriture des réponses des solistes. Je garde de cette entreprise une grande émotion ». Jacques-Alphonse de Zeegant


Hymne à la Pologne avec le Chemin des Dames


Le Chemin des Dames est une oeuvre d’une trentaine de minutes en 7 mouvements pour orchestre symphonique, soliste et choeur mixte avec les mouvements de la symphonie dédiée à Virginia Atala Vivanco sur un poème « Ode à la guerre de 1914 » de Marguerite de Werszowec Rey.

Celle-ci évoque les soldats, leurs souffrances et les coups de fusils qu’ont partagés les soldats polonais aux côtés des Français. La Chanson de Crayonne apparaît en filigrane notamment dans le 2ème mouvement tandis que le 5ème mouvement se transforme en danse macabre.

« Je ne fais pas de politique, mais je n’ai pas peur d’utiliser mon art pour la paix. Ce qui compte pour moi ce n’est pas la beauté, mais l’émotion qui se dégage de l’ensemble.» Jacques-Alphonse De Zeegant

Cette composition se veut volontairement accessible à tous, au service du texte, et reste un hommage aux souffrances des soldats qui ont combattu côte à côté sur le haut plateau du Chemin des Dames, il y a cent ans. Cette oeuvre a été créée à la cathédrale de Laon en 2014 dans le cadre des commémorations de 14-18.

« Ode à la guerre trouve sa source d’inspiration sur ces hauts plateaux calcaires à la terre nue balayée des vents avec ses grands ciels, et dans les lettres poignantes écrites sur le front pour l’être aimée… Ce mémorial trempé dans les tranchées de la guerre de 14 se veut universel comme le sont la souffrance, la tragédie des combats et son appel à la paix comme un cri qui traverse le temps. En célébrant l’Hymne à la Pologne un 2 décembre dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides, comment ne pas joindre le souvenir de la grande victoire de Napoléon Bonaparte à Austerlitz le 2 décembre 1805 et le traité de Tilsit en 1806 qui donna naissance au Grand Duché de Varsovie, consacrant les liens d’estime et d’amitié profonde… Le Grand Duché, éphémère préfiguration d’une indépendance dont le rêve jalonnera tout le siècle boursouflé de révoltes et de songes prophétiques.  » Marguerite de Werszowec Rey


La Pologne et la France : amitié entre deux nations


L’histoire de la Pologne et de la France est intrinsèquement liée à plusieurs hommes forts des deux nations à travers les siècles.

A l’aune des célébrations de la Grande Guerre de cette année 2018, l’histoire franco-polonaise rappelle que dès le déclenchement de cette guerre, les Polonais en France soutinrent les rangs de l’armée française et participèrent à la bataille de Verdun et celle de la Marne. Un grand nombre d’entre eux y périrent. Ce n’est qu’en 1917 que le décret du Président Poincaré permit de créer une armée polonaise en France, placée sous le commandement du général Haller. Cette fameuse armée dut son surnom d’Armée Bleu à la couleur des uniformes français bleu horizon de l’époque. Ces troupes de 70 mille soldats armés et rapatriés par chemin de fer en 1919 jouèrent un rôle important dans la reconquête de l’indépendance de la Pologne ensuite.

La Pologne indépendante rendit par ailleurs les honneurs à la France pour sa contribution en donnant le titre de Maréchal de Pologne à Fernand Foch.

« C’est un grand honneur pour moi de faire publier mon livre aux éditions Spotkania, fondées à Paris il y a 40 ans. Car cette maison d’édition a collaboré étroitement avec « Solidarité » dans les années 1980 et a souvent profité de la faveur de la France. De nombreux Français ont participé à l’envoi de la littérature libre et sans censure, lorsque la Pologne était de l’autre côté du rideau de fer. Que la publication de ce livre soit notre contribution à l’éternelle amitié entre deux nations qui chérissent la liberté ». Piotr Jeglinski – Fondation et éditions Spotkania

Un programme musical commémorant à la fois le retour à une Pologne libre et démocratique et la fin de la Première-Guerre-mondiale, qui veut honorer la mémoire de toutes les victimes du conflit. Ce concert mêle aussi l’amitié franco-polonaise et belge avec la présence de l’Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre, une chef polonaise et le Choeur régional Vittoria en autres, est proposé le dimanche 2 décembre 2018 dans le cadre de la Saison musicale des Invalides par le Musée de l’Armée.

VideoHymnePologne

Programme et distribution


Warszawianka, Karol Kurpinski
Fantaisies sur des sujets polonais, Frédéric Chopin
Messe, Karol Kurpinski et Jacques Alphonse De Zeegant
Polonez, Jerzy Maksymiuk
Nocturne, Ignacy Jan Paderewski
Le Chemin des Dames, Jacques Alphonse De Zeegant sur un poème de Marguerite de Werszowec Rey

Ana Camelia-Stefanescu, soprano
Kinga Borowska, mezzo-soprano
Maciej Kwasnikowski, ténor
Jean Delobel, basse

Janusz Olejniczak, piano
Philippe Brandeis, orgue

Choeur régional Vittoria d’Île-de-France
Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre (dir. musical : Anthony Vigneron)

Orchestre Pasdeloup

Monika Wolinska, direction