Top 15 des meilleurs morceaux de chant choral en musique classique à chanter ou à écouter chantés au moins une fois par un choeur.

Il existe de nombreux « tubes » du chant choral. Ils sont d’ailleurs souvent utilisés par les publicitaires pour leur capacité à nous toucher immédiatement et à nous procurer des émotions de manière universelle.

Toutefois, le chant choral dit d’oratorio est de plus en plus délaissé au profit de la grande musique dite « symphonique » orchestrale ou de la musique d’opéra. C’est pourquoi, nous avons décidé de vous présenter notre « Top 15 » des meilleurs morceaux de chant choral… s’il n’y en avait que quelques uns à retenir et qui pourront à coup sûr vous accompagner pendant votre confinement !

Ecouter les 15 morceaux

1 – OH FORTUNA DES CARMINA BURANA D’ORFF


Composée en 1935-1936, l’oeuvre a été créée avec grand succès à l’Opéra de Franfort-sur-le-Main, le 8 juin 1937, sous la direction de Bertil Wetzelsberger.

Le titre des Carmina Burana (Chants de Beuren) fait allusion au couvent de Benediktbeuren, dans les Alpes bavaroises, où l’on a découvert en 1803 des manuscrits de chanson du Moyen Âge provenant de l’Europe entière. On y rencontre autant des textes sacrés que des hymnes aux plaisirs du vin et de l’amour, des évocations des vanités de ce monde, des satires sur la dégradation des moeurs – l’ironie ou la crudité des propos mêlées à l’élévation spirituelle, aux réflexions sur l’implacable roue du destin, qui en font donc une oeuvre très populaire mais très peu jouée dans les églises. Et pour cause…

Le morceau le plus emblématique et connu est le premier mouvement « Oh Fortuna » pour choeur qui a été repris de très nombreuses fois par la publicité.

Extrait ici.


2 – LACRIMOSA DU REQUIEM (en ré majeur) DE MOZART 


Vous le connaissez forcement puisqu’il s’agit d’une des oeuvres les plus jouées au monde.

En juillet 1791, Mozart, épuisé par le travail et les inquiétudes tant morales que financières, met la dernière main à la « Flûte enchantée » lorsqu’il reçoit la visite d’un messager secret. On sait aujourd’hui qu’il s’agissait de l’intendant de comte Walsegg, lequel, tant veuf que mélomane, entendait obtenir une messe des morts à la mémoire de sa femme défunte. Mais la mort du compositeur interrompt l’ouvrage en cours, commencé à l’automne 1791 (et que Mozart avait daté de 1792 pensant y consacrer un certain temps), laissant aux mains des héritiers, des élèves et des commentateurs le soin d’une partition inachevée.

Lacrimosa dies illa (« Celui-là [sera] un jour de larmes ») est le septième mouvement du Requiem. Les sopranos du chœur commencent à progresser, dans le grave, entrecoupées de silence, haletantes, comme prises d’une sainte terreur qui croît, monte, puis enfle en crescendo jusqu’au cri du « la » aigu avant de retomber – et Mozart interrompt là le manuscrit, métaphore terrible de sa mort. Ce sont des élèves qui achèveront l’oeuvre à sa place.

Extrait ici.


3 – DIES IRAE DU REQUIEM (Messa da Requiem) DE VERDI


Le 22 mai 1873 meurt l’écrivain Alessandro Manzoni, porte-flambeau du romantisme italien. Dès le lendemain, profondément affecté par la mort de celui qu’il vénère, Verdi écrit sous le sceau du secret : « vouloir proposer quelque chose pour honorer sa mémoire ». A l’occasion des cérémonies solennelles qui commémorent le premier anniversaire de la disparition du poète, l’idée est acceptée.

Le succès international du Requiem n’est pas du fait du hasard. Sans aucun doute, Verdi y a égalé ses plus beaux chefs-d’oeuvres pour le théâtre. Il a voulu une messe grandiose, et l’a créée lui-même avec cent musiciens et cent vingt choristes.

Le « Dies Irae » (jour de colère) d’inspiration apocalyptique est le deuxième mouvement de cette messe de Requiem. C’est la séquence la plus dramatique, qui se veut violente et implacable. Le choeur et l’orchestre au grand complet font naître un déluge de vagues déferlantes, de gammes qui dégringolent les registres en référence au jugement dernier.

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4 – AVE VERUM CORPUS (en ré majeur) DE MOZART


Justement célébrissime, ce motet est sans doute – avec le Requiem – l’oeuvre religieuse la plus connue de Mozart. L’oeuvre, très courte, est dédiée à son ami instituteur et « regens chori » Anton Stoll.

Musicalement, la première phrase du « salut » au corps (ave verum corpus) est d’emblée un chiasme : les quatre premières mesures du motet sont, sur le plan mélodique, en forme de croix. Une fois de plus, le mystère de l’Incarnation est au centre des préoccupations mozartiennes. Choeur et orchestre sotto voce saluent ce « vrai corps » né de la Vierge Marie.

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5 – ODE/HYMNE A LA JOIE DE LA 9e SYMPHONIE DE BEETHOVEN (en ré mineur)


Il semble que le projet d’écrire une symphonie avec choeur ait hanté l’esprit de Beethoven bien avant l’éclosion de cette « neuvième » en 1824. Dès 1793, Beethoven avait imaginé mettre en musique « vers par vers » l’Ode à la joie de Schiller qui viendra finalement couronner la Neuvième Symphonie.

Cette symphonie est écrite en quatre mouvements et le choeur n’apparait que dans l’apogée du quatrième et dernier mouvement. L’immense et grandiose final recèle de richesses grâce à l’introduction inattendue de la voix et à tous les pouvoirs d’émotions qu’elle détient, et offre une sublimation de l’art beethovénien.

Cette symphonie est par ailleurs devenue la mélodie symbolisant l’Union européenne. Cet hymne représente non seulement l’Union européenne, mais aussi l’Europe au sens large.

Extrait ici.


6 – LE CANTIQUE DE JEAN RACINE DE FAURE


Le Cantique de Jean Racine est une oeuvre majeure de Gabriel Fauré et probablement sa pièce la plus connue.

C’est en 1863 ou 1864 (donc vers 18 ou 19 ans), alors qu’il termine ses études à l’Ecole Niedermeyer, que Fauré écrit cette assez courte pièce sur un des hymnes traduits en vers par Racine. Il est destiné à un choeur à quatre voix mixtes avec accompagnement d’orgue (ou piano). Ce Cantique est dédié à César Franck et a valu à son auteur le premier prix de composition.

Extrait ici.


7 – SALUT PRINTEMPS DE DEBUSSY


Debussy compose cette oeuvre alors qu’il est en résidence à la Villa Médicis, après avoir remporté le Prix de Rome de 1885 à 1887. Il avait déjà composé un chœur pour quatre voix intitulé Le Printemps, sur un poème de Jules Barbier en 1884. Sa source d’inspiration est une œuvre de Sandro BotticelliLe Printemps.

« Je voudrais exprimer la genèse lente et souffrante des êtres et des choses dans la nature, puis l’épanouissement ascendant et se terminant par une éclatante joie de renaître à une vie nouvelle en quelque sorte »

Il s’agit d’abord d’une partition pour piano, chœur et orchestre. Debussy envoie cette suite comme deuxième œuvre proposée à l’Académie des Beaux-Arts. L’institution la juge « étrange ». Cette première partition aurait été perdue lors de l’incendie du relieur. Debussy la compose à nouveau en 1908, à partir d’une réduction pour piano qui subsistait. (Source)

Extrait ici.


8 – INTROÏT ET KYRIE DU REQUIEM DE FAURE


Profondément éprouvé par le décès de sa mère, le 31 décembre 1887, alors que son père vient de mourir, Fauré compose la plus grande partie du Requiem dans les premiers jours qui suivent. A peine, quinze jours plus tard, le 16 janvier 1888, Fauré fait jouer les six premiers mouvements de l’oeuvre à l’église de la Madeleine à Paris. Plusieurs versions se succèdent : ajout d’un offertoire, partie baryton, de cuivres… En 1899, Hamelle, éditeur de Fauré réclame une révision pour grand orchestre. C’est cette orchestration définitive qui fait autorité depuis la création du Requiem le 12 juillet 1900 à l’Exposition universelle de Paris au Palais du Trocadéro.

« Un Requiem doux comme moi-même. Mon Requiem, on a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux. » Fauré

Elle est considérée comme l’oeuvre la plus aboutie de Fauré.

L’Introït et le Kyrie constituent le premier mouvement de ce Requiem pour choeur. Introduction par le choeur dans une tonalité un peu sourde, s’éclairant avec l’évocation de la « lumière éternelle ».

Extrait ici.


9 – DJINNS DE FAURE


Les Djinns est un poème de Victor Hugo publié en août 1829 dans le recueil Les Orientales que Fauré a mis en musique pour choeur mixtes à quatre voix avec orchestre et piano en 1975.

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10 – CUM SANCTO SPIRITU DE LA PETITE MESSE SOLENNELLE DE ROSSINI


La Petite Messe Solennelle de Rossini est un tube de l’art vocal et du chant choral et une des oeuvres les plus connues de Rossini. A soixante-quinze ans, plus de trente ans après avoir pris sa retraite officielle, Rossini se lance dans l’aventure d’une dernière messe. Il l’écrit à Passy en 1863. Rossini désigne lui-même la « Petite Messe » comme :

« Le dernier péché mortel de vieillesse. » ajoutant « Bon Dieu… la voilà terminée, cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire, ou bien de la sacrée musique ? »

C’est pourquoi la Petite Messe Solennelle est considérée comme le véritable testament musical de Rossini. Il y a mis toute sa science, toute sa ferveur, toute son audace aussi. Rossini jette ici un regard mélancolique vers le passé, mais tend résolument la main vers la modernité.

Le « Cum Sancto Spiritu » est le septième mouvement de la Petite Messe Solennelle de Rossini. Ce mouvement est une fugue légère et vive, presque dansante, et pour le moins entrainante, ce qui en fait le tube choral de ces dernières années.

Extrait ici.


11 – LES LITANIES A LA VIERGE NOIRE DE POULENC


Le choc causé par la mort violente et brutale de Pierre-Octave Ferroud ravive le sentiment religieux de Poulenc qui s’était pourtant éloigné de l’Eglise depuis près de vingt ans. Il se rend à Rocamadour et se laisse impressionner par la paix que dégage ce lieu de pèlerinage dédié à la Vierge Marie. Le soir-même, il commence à composer les Litanies. L’oeuvre se veut dans une « dévotion paysanne » (expression de Poulenc) et émeut dans sa pureté innocente, dans sa transparence fervente.

Le choeur de femmes (ou d’enfants) et l’orgue se répondent dans un tempo calme et des nuances douces. La partition est parsemée d’indications telles que : « humble et fervent » ou encore « très doux et aérien ».

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12 – RUHT WOHL DE LA PASSION SELON SAINT JEAN DE BACH


La Passion selon Saint Jean relate et commente la Passion du Christ d’après l’évangile selon Saint Jean. Elle constitue, avec la Passion selon Saint Mathieu, également de Bach, l’apogée d’une très ancienne tradition remontant au Moyen Âge consistant à chanter la Passion du Christ pendant la Semaine Sainte. Il s’agit d’une des plus riches et plus grandioses œuvres de ce genre, et une des œuvres majeures de Bach.

La Passion selon Saint Jean est constituée d’une alternance de récitatifs et de choeurs relatant la Passion. Il s’agit – techniquement (en l’absence de librettiste) – du dernier mouvement : Ruht wohl, ihr heiligen Gebeine / Reposez en paix.

Bach ter­mine sa Passion selon Saint Jean par une ber­ceuse. Le rythme lent à trois temps, la nuance piano, le balan­ce­ment de la mélo­die, tout est là pour met­tre en valeur les paroles « Reposez bien », comme si l’assem­blée s’apprê­tait à se reti­rer sur la pointe des pieds pour lais­ser dor­mir Jésus.

Extrait ici.


13 – LIBERA ME DU REQUIEM DE DURUFLE


Ce Requiem s’inscrit dans la descendance directe de celui de Fauré. Duruflé s’est d’ailleurs exprimé au sujet de son oeuvre :

« Terminé en 1947, ce Requiem est entièrement composé sur les thèmes grégoriens de la Messe des morts. Le texte a été respecté intégralement, la partie orchestrale n’intervenant que pour le soutenir ou le commenter. D’une façon générale, j’ai surtout cherché à me pénétrer du style particulier des thèmes grégoriens ».

Ce Requiem n’est donc jamais tragique, ni théâtral comme peut l’être celui de Verdi et a une volonté assumée de faire entendre un message universel et très humain.

Le « Libera Me » est le septième mouvement de ce Requiem. Unique moment dramatique rapidement balayé par les sopranos dans un climat de confiance et de pure éternité. Le « Libera me » est, comme chez Fauré, chanté à l’unisson avec la même ferveur, la même insistance jusqu’au terme de la pièce.

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14 – PSAUME 42 DE MENDELSSOHN


Schumann a vu dans cette oeuvre le chef d’oeuvre de la musique religieuse de Mendelssohn. Le 28 mars 1837, Mendelssohn épouse Cécile Jeanrenaud. Le Psaume 42 est le fruit du voyage de noces du compositeur, effectué en pays rhénan.

Le choix de ce psaume – l’appel au secours d’une âme désespérée, assoiffée de Dieu – peut surprendre chez un jeune marié. Pourtant ces sentiments assourdis, une tendre mélancolie, une nostalgie de Dieu s’accordent bien avec le bonheur parfait que le compositeur vit alors. Mendelssohn illustre surtout le caractère bucolique dans cette oeuvre.

« Wie der hirsch schreit » (comme le cerf crie – pour de l’eau fraîche) est le premier mouvement de cette oeuvre. Ce lent poème pastoral s’ouvre sur un cheminement méditatif.

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15 – STABAT MATER DOLOROSA DE DVORAK


C’est le Stabat Mater le plus connu. Plus que toute autre oeuvre de cette période, il propulse Dvorák sur le devant de la scène mondiale, dès sa création à Prague le 23 décembre 1880. Alors qu’on commence juste à l’admirer, Dvorák vit une tragédie familiale : en quelques mois, il perd les trois aînés de ses enfants. Ce drame sera déterminant pour la composition de son Stabat Mater.

Le Stabat Mater s’ouvre sur un premier mouvement « Stabat Mater Dolorosa » (mère douloureuse se tient là – devant son fils, le Christ, crucifié) qui a lui seul délivre vingt minutes de surabondance émotive, d’un flux lyrique déferlant avec toute la force d’un orchestre et d’un choeur ivres de peine à l’image de celle que vivait Dvorák.

Extrait ici.


Référence : Guide de la Musique sacrée et chorale profane de 1750 à nos jours sous la direction de François-René Tranchefort, aux éditions Fayard. 

Top 15 des oeuvres majeures de choeur

Poursuivez votre découverte du répertoire vocal avec notre second article sur les oeuvres complètes majeures de choeur à connaitre !


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