DIRECTEUR ARTISTIQUE ET MUSICAL
MICHEL PIQUEMAL, à portée de voix
« Le mot “partage” est pour moi très important et indissociable de la musique. Il faut que je partage avec d’autres. » Cette confidence de Michel Piquemal explique tout de la personne, du chanteur, du chef de chœur, du directeur artistique : ce qu’il fait, ce qu’il vit, intensément et dans le présent, n’est jamais que pour échanger avec l’autre, communiquer, transmettre. Et comme Michel Piquemal a toujours la passion communicative et l’esprit curieux et ouvert, les échanges sont riches et généreux.
UN CHANTEUR SOLISTE
Très jeune, Michel Piquemal prend des cours de piano et de chant. Son entrée au collège coïncide avec son arrivée à la Maîtrise de Radio France (alors Radio Nationale), dont il devient soliste. Doté d’une voix d’ange, il fait une première apparition à la télévision en décembre 1960, dans la cantate L’Enfant à l’étoile de Gilbert Bécaud, sous la direction de Georges Prêtre.
Pour travailler sa voix de baryton, il suit, jeune adulte, les conseils des illustres Henri Martelli, Denise Duval et Pierre Bernac. Ces deux derniers, proches de Poulenc et familiers de son œuvre, lui enseignent l’art de la mélodie et l’amour de la musique française. La carrière soliste de Michel Piquemal prend un essor significatif, tournée vers le concert et le récital plus que vers l’opéra, et il est régulièrement invité sur les plateaux télévisés de Jacques Chancel, Jacques Martin – « une grande rencontre » – ou Ève Ruggieri. Michel Piquemal est déjà fortement attiré par les répertoires peu connus et les compositeurs oubliés, un goût qu’il garde intact aujourd’hui.
UN PASSEUR DE TALENT
Ancien élève de la Maîtrise de Radio France, Michel Piquemal est sollicité pour y enseigner, avant d’intégrer l’équipe pédagogique du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP). Il transmet généreusement ses connaissances, son expérience, sa richesse musicale et humaine.
Il a depuis trouvé une autre voix de transmission – celle du chœur –, avec son Ensemble vocal puis avec le Chœur régional Vittoria d’Île-de-France, qu’il dirige dès sa création, en 1987. « Je n’ai jamais pu décider si je préférais chanter ou diriger, alors j’ai partagé ma carrière musicale », explique-t-il. Il se perfectionne également en direction d’orchestre, de façon à pouvoir embrasser tous les domaines qui le passionnent.
UN DÉFRICHEUR INSATIABLE
Car cet homme d’un appétit musical inextinguible rêve d’explorer toutes les directions, sans jamais se limiter à un seul répertoire. « J’aime toutes les formes et tous les styles musicaux, précise-t-il. La beauté est aussi bien dans le jazz que dans le moderne ou le classique. Cela ne m’intéresse pas d’être spécialiste ; je préfère rester ouvert à tout ce qui existe. »
Depuis sept ans, il a notamment entrepris, avec le Chœur régional Vittoria d’Île-de-France, la réhabilitation musicale de Martial Caillebotte, frère du peintre impressionniste Gustave Caillebotte. Deux albums et une réédition sont enregistrés, dont la Messe solennelle de Pâques, saluée comme une redécouverte majeure par la critique. En 2017, la parution du disque de la MisaTango de Martín Palmeri donne à l’œuvre du compositeur argentin une notoriété instantanée quasi universelle.
Michel Piquemal pourrait citer bon nombre de moments importants qui ont jalonné sa carrière, mais la liste serait trop longue. « Tout ce que je fais, je le fais de façon passionnée. Tout est important, dans le présent. »