Passion Gounod

Passion Gounod, un concert hommage à la musique du compositeur français Charles Gounod pour le bicentenaire de sa naissance en 2018.

PASSION GOUNOD : CONCERT-HOMMAGE


Charles Gounod est né à Paris le 18 avril 1818, mort à Saint-Cloud, le 18 octobre 1893. Fils d’un Prix de Rome de peinture et d’une remarquable pianiste, il n’en fallait pas plus pour que ce compositeur français séduise Michel Piquemal rompu à l’art de la mélodie et de la musique française et fin connaisseur de peinture.

Enthousiasme sans cesse renouvelé pour le répertoire de Gounod, le bicentenaire de sa naissance cette année 2018 était donc une merveilleuse occasion de rendre hommage à cet immense compositeur français pour lequel le Choeur régional Vittoria et Michel Piquemal avaient déjà oeuvré en 1996 par la recréation du Saint François d’Assise.

PROGRAMME ET DISTRIBUTION


La péri, fanfare de Paul Dukas
Fanfares liturgiques 1 et 4, d’Henri Tomasi
Saint François d’Assise de Charles Gounod
Ave Maria – Méditation de Charles Gounod
Pavane de Gabriel Fauré
Repentir de Charles Gounod
Gallia de Charles Gounod


LES GRANDS ORATORIOS DE GOUNOD


Michel Piquemal a voulu démarrer cet hommage « Passion Gounod » en fanfare par la Péri de Paul Dukas, qui met en scène un homme partant à la recherche d’immortalité et qui rencontra une péri tenant entre ses mains la Fleur d’immortalité. Suggestion doublement appuyée avec une autre fanfare, liturgique cette fois, par un des rares compositeurs français, Henri Tomasi, à avoir écrit pour les cuivres, et qui fera référence à la période de fièvre religieuse de Gounod, pendant laquelle il suivit des cours de théologie, porta la soutane et signa « l’Abbé Gounod ».

Puis le concert se prolongera avec cette oeuvre-hommage, Saint François d’Assise, véritable testament musical de Gounod créé en 1891 à Paris, probablement dirigé par Gounod lui-même, deux ans avant sa mort. Le diptyque religieux encore peu joué aujourd’hui remettra au jour l’atypisme propre à la vie d’une oeuvre, sans que Gounod n’ait pu imaginer à sa création les formidables rebondissements que celle-ci connut ensuite (voir chapitre ci-dessous).

Respiration musicale pour suivre avec un Ave Maria – Méditation triomphalement créée en 1953 aux Concerts Pasdeloup. A l’origine Gounod avait esquissé une mélodie basée sur le premier prélude du Premier Livre du Clavier bien tempéré de J.S Bach, à partir d’un poème de Lamartine. Puis, il confia finalement cette mélodie ensuite à un choeur avec les paroles latines de l’Ave Maria et lui donna le titre de Méditation. C’est cette version « Méditation » qui a été créée en 1953 par les Concerts Pasdeloup et qui sera rejouée lors de ce concert-hommage le 6 octobre 2018. Après quelques métamorphoses Méditation deviendra le célèbre Ave Maria que chacun connait qui sera également joué à la suite de Méditation en hommage aux différentes versions de l’oeuvre.

Puis Gounod, l’homme, s’en vient à disparaître en 1893. Ses obsèques nationales seront célébrées en l’église de la Madeleine avec le concours de Camille Saint-Saëns à l’orgue et de Gabriel Fauré à la tête de la maîtrise. Pavane mettra donc en exergue un Gabriel Fauré qui accompagna l’homme au soir de sa vie.

Enfin, Michel Piquemal ne pouvait faire d’hommage à Charles Gounod sans un clin d’oeil à une de ses mélodies françaises. C’est Repentir qui s’en chargera, avant une apothéose finale par le puissant Gallia arrachant les larmes de lamentation.


L’HISTOIRE DU SAINT FRANÇOIS D’ASSISE


« Tu sais que la composition théâtrale est depuis longtemps finie pour moi. Mais un rêve vient de me traverser l’esprit ; c’est d’écrire une sorte de diptyque musical à la façon des tableaux des primitifs, sur Saint François d’Assise. (…) Je ne sais qu’une âme en train d’écrire les vers de ces deux scènes sublimes : c’est celle de mon saint ami. Mais est-ce que je vais oser le lui demander ? »

Cette lettre de Charles Gounod a été adressée à son ami, l’abbé Charles Gay, datée du 6 décembre 1890. Nul ne savait ce qu’était devenu la partition et certains musicologues en étaient même venus à douter de sa réalité. Œuvre longtemps considérée comme disparue, le Saint François d’Assise de Charles Gounod a été redécouvert par Pascal Escande, directeur-fondateur du Festival d’Auvers-sur-Oise lors d’une conversation avec la Soeur Nicole Jégo, alors Supérieure Provinciale de la Congrégation des Sœurs de la Charité Saint-Louis.

Après quelques recherches, il apparaît que la partition correspond au conducteur manuscrit du Saint François d’Assise, « exécuté au Conservatoire de Paris les vendredi et samedi saints 1891″. Fort de cette découverte et grâce à ce manuscrit, l’ensemble du matériel d’orchestre fut commandé par le Festival d’Auvers-sur-Oise et réalisé par Raymond Alessandrini.

La recréation mondiale eut lieu le 20 juin 1996 en la Cathédrale Saint-Maclou de Pontoise par l’Orchestre de la Cité, le Choeur régional Vittoria d’Île-de-France, les solistes Marc Laho et Thierry Félix, sous la direction de Michel Piquemal.

22 ans plus tard, Laurence Equilbey réalisa un enregistrement de cette oeuvre jouée sous sa direction à la Philharmonie de Paris le 22 juin 2016. Le disque sortit le 9 mars 2018 chez Naive en coproduction avec le Festival d’Auvers-sur-Oise, la Philharmonie de Paris, Accentus, l’Orchestre de chambre de Paris et le Palazetto Bru Zane.

Extrait du texte fourni par le Festival d’Auvers-sur-Oise et par @Diem Editions Musicales (éditeur de la partition du Saint-François d’Assise)